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Voyager 2 ,30 ans vers l'inconnu !

Voyager 2 ,30 ans vers l'inconnu !

Tout en conservant son statut d'objet façonné de main d'homme le plus lointain dans l'univers, la sonde Voyager 2 de la NASA vient de franchir le cap des trente années passées dans l'espace.

Partie le 20 août 1977 puis suivie de sa jumelle Voyager 1 lancée 16 jours plus tard depuis Cap Canaveral, la sonde de 800 kg devait initialement suivre un programme d'étude de cinq années en passant à proximité des planètes Jupiter (9 juillet 1979) et Saturne (12 novembre 1980). Mais à cette phase de la mission, les techniciens de la NASA et du JPL (Jet Propulsion Laboratory) estimèrent que l'engin, en parfait état, pourrait jouer les prolongations en allant visiter Uranus, et éventuellement Neptune.p558-0cf6f54c37750634db9bee138068520bvie.JPG

Le 24 janvier 1986, Voyager 2 arrivait au terme de ce grand bond et abordait Uranus, que sa caméra mitraillait pour la première fois tandis que ses instruments révélaient des détails jusque-là inconnus sur la physique du globe de la planète gazeuse, de ses anneaux, de ses satellites et de son champ magnétique. La sonde récidivait le 25 août 1989 en croisant la planète Neptune, puis prenait la direction de

l'espace interstellaire

Les sondes jumelles Voyager, lancée en 1977, s'apprêtent à quitter le système solaire.

Voyager 1 est maintenant l'objet de fabrication humaine le plus distant de la Terre : environ 85 fois la distance Soleil-Terre. Le Jet Propulsion Laboratory de la NASA reçoit presque quotidiennement des nouvelles des sondes. Les Voyagers observent la portée lointaine du vent solaire et le flux de particules solaires. L'objectif final est d'inaugurer le premier véhicule spatial qui " goûtera " l'espace interstellaire.

Pendant 12 ans, les sondes Voyager 1 et 2 ont permis d'abondantes découvertes : 4 planètes et 48 lunes. Les scientifiques espèrent maintenant que l'une des sondes réussira à se détacher de l'attraction solaire avant que son système de propulsion nucléaire ne soit trop faible.
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Un des sondes Voyager (à gauche) et un disque de cuivre plaqué or (à droite) ; chaque Voyager en renferme un ainsi qu'une cellule et une aiguille pour le lire. Le mode d'emploi se trouve sur la jaquette en aluminium du disque. Documents NASA

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Directions prises par les deux sondes Voyager. Crédit NASA/JPL.

Mais alors que leur mission aurait dû être terminée depuis plusieurs années, certains chercheurs estiment aujourd'hui qu'elle ne faisait que commencer… Car un nouvel objectif se profilait, l'exploration de l'espace situé en dehors de l'héliosphère. Cette limite située à 14,1 milliards de km du Soleil, où les vents solaires ralentissent pour s'engouffrer dans l'espace interstellaire en créant des zones de turbulence, a été atteinte en décembre 2004 par Voyager 1 tandis que Voyager 2 l'abordera à la fin de cette année.

Chacun des vaisseaux est équipé de plusieurs instruments qui étudient le vent solaire et sa composition, les particules énergétiques, les champs magnétiques et les ondes radio. L'impossibilité d'utiliser l'énergie solaire à une telle distance, depuis laquelle notre astre du jour n'apparaît plus que comme une étoile un peu plus brillante que les autres, a contraint les concepteurs des engins à les munir de générateurs radio isotopiques qui assurent une alimentation continue de 300 watts. Ils communiquent avec la Terre par l'intermédiaire du réseau Deep Space Network (DSN) réparti sur toute la surface du globe.

Les signaux radio émis actuellement par Voyager à une distance de 12,6 milliards de kilomètres atteignent notre planète après avoir traversé le cosmos durant 12 heures à la vitesse de la lumière, qui est de 300.000 km/seconde. Pour Voyager 1, qui se trouve à 15,6 milliards de kilomètres, cette durée est portée à 14 heures. Il s'écoule donc, dans ce cas, 28 heures entre l'envoi d'un signal et la confirmation de sa bonne réception.

Chacun des deux engins comporte, fixé sur ses flancs, un disque de cuivre plaqué or qui contient des enregistrements sonores divers, ainsi que 116 images représentant divers paysages terrestres ainsi que des planches anatomiques et des schémas simples. Chaque disque est accompagné d'une aiguille et d'une cellule pour le lire, ainsi que d'un mode d'emploi.RTEmagicC-Voyager-210807a.jpg.jpg

Le disque de Voyager 2. Crédit NASA/JPL.

Voyager 1 et 2 continuent de s'éloigner de notre Système solaire, dans des directions différentes, à 17 kilomètres par seconde. Les ingénieurs de l'agence américaine estiment que leurs réserves d'énergie devraient leur permettre de garder le contact avec la Terre au moins jusqu'en 2020, alors que les deux sondes seront éloignées de 20 et 16,8 milliards de kilomètres. Continuant ensuite sur sa lancée, Voyager 1 devrait croiser l'étoile AC+79 3888 dans la constellation de la Girafe dans 40 000 ans, tandis que Voyager 2 prendrait le cap de Sirius, la plus brillante des étoiles de notre voûte céleste qu'elle atteindra dans 296 000 ans. Mais bien avant de se taire, gageons que les deux vaisseaux que la NASA n'hésite pas à qualifier de "légendaires" auront encore enrichi nos connaissance sur un espace interstellaire que nous ne visiterons plus de sitôt.

Enfin, sous forme de petite digression semi-scientifique : le premier vaisseau spatial que rencontrera Voyager 1 ou 2 sera-t-il terrestre ou extraterrestre ?


f228c1b918.jpgLa sonde Voyager. Crédit NASA/JPL.











SourceFutura-Sciences